17 juillet 1960: Clara Kersten, une fillette de 10 ans est mortellement projetée, de la grand-route de Malmaison, un village des Ardennes luxembourgeoises, sur les marches d’une habitation. Le chauffard ne s’est pas arrêté. D’emblée, les soupçons se portent sur Carlo Mazure, un sexagénaire imbibé d’alcool et frappé d’amnésie, suite à l’immersion de sa jeep, ce même jour, dans un proche ruisseau.
Ce délit de fuite place le thème de la responsabilité, de l’innocence coupable au coeur du nouveau roman d’Armel Job. Explorant sans concession les affres de la conscience, dans le chef du coupable, de l’inconscience, dans celui de l’accusé, l’écrivain en mesure les effets au sein des relations conjugales, amicales et professionnelles.
Et le lecteur de retrouver la gouaille, la précision, la fluidité du style et de l’enchaînement des situations qui font d’Armel Job un conteur imparable.
AE
Le bon coupable, Armel Job, roman, Ed. Robert Laffont, février 2013, 304 pp, 19,5 €.
Billet de faveur
AE: Armel Job, vous êtes l’un des plus célèbres et néanmoins très apprécié, écrivain belge contemporain. On vous voit partout, en ce moment, sur les ondes télévisuelles, radiophoniques, les pages de la presse et celles des salons littéraires… Par égard pour cet agenda chargé et à la joie de vous retrouver, le jeudi 23 mai, invité du déjeuner littéraire de L’Eventail, je ne vous poserai qu’une question : Le « bon coupable« , c’est celui dont l’innocence n’est qu’« occasionnelle« ….est-ce bien moral, tout cela ?
Armel Job: Le bon coupable est un titre volontairement ambigu, comme je les aime. En effet, on peut comprendre l’expression de deux façons. Le bon coupable, c’est le vrai coupable, comme dans le bon numéro au loto. Mais c’est aussi le bon coupable, comme dans le bon larron, le méchant touché par la rédemption. De la sorte, le titre s’applique aux deux protagonistes du roman. Tous les deux sont confrontés au mal dont ils se sont rendus coupables dans leur vie. L’un est bien sûr réellement coupable de la mort de la petite fille, mais l’autre aurait pu très bien l’être à quelques minutes près. De toute façon, il est coupable de bien d’autres errements dans sa vie.
Les deux sont violemment interpellés par le drame qui s’est produit. L’un rentre en lui-même et saisit l’occasion pour une véritable conversion qu’il concrétise en assumant le drame. L’autre est prêt à la même conversion, mais au dernier moment, il choisit de s’esquiver. Si le roman se terminait par les aveux du vrai coupable, on aurait une sorte de happy end réconfortant pour le lecteur, mais superficiel. Ouf, tout rentre dans l’ordre. Le lecteur n’a plus à se poser de questions. La justice triomphe et le lecteur se place spontanément dans le camp des justes. C’est son camp qui l’emporte.
Le magazine L‘Eventail du mois de mai consacrera le portrait d’Armel Job, l’argument de son nouveau roman et une invitation à participer au déjeuner littéraire organisé, en son honneur, le jeudi 23 mai à midi. Les places seront comptées – 12 lecteurs conviés: inscrivez-vous, dès parution du magazine, selon les modalités requises…
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