Imaginez une cérémonie de mariage à laquelle ne manquerait .. que la mariée.
Que se passe-t-il?
S’ils ont accepté la mésalliance de leur fils Charles-Constant avec Louise, les Coton du Puy-Montbrun ont mis en oeuvre, finances et discrétion de bon aloi, tous les ingrédients d’une fête somptueuse.
Mais Louise a préféré déserter l’église,…
Alors les langues se délient. Débarqués plus tôt que prévu aux réception et dîner censés célébrer la prestigieuse union, les invités y vont, chacun, d’une interprétation perso de la surprenante défection. Champagne aidant, ils brossent un portrait en « patchwork » de l’absente, de moins en moins engageant : Louise ne serait-elle qu’une (pauvre) arriviste dont la jeunesse n’eut d’autre but que d’intégrer les codes de son milieu d’adoption?
» Le fait que la fiancée fût absente n’était plus commenté. C’était désormais chose admise. En fait, sa présence en creux, par le biais de divers récits, fort truculents, était autrement plus passionnante qu’une belle robe, même dotée d’une traîne et accompagnée d’un gracieux voile. »
Satire inrospective, corrosive d’une certaine hypocrisie sociale, ce (premier) roman illustre à l’envi l’adage selon lequel « Les absents ont toujours tort »
Apolline Elter
Le beau monde, Laure Mi Hyun Croset, roman, Ed. Albin Michel, mars 2018, 200 pp