Avec un titre qui fleure la Côte belge et le Marienbad d’Alain Robbe-Grillet, le recueil de nouvelles que nous propose Jean Jauniaux est résolûment centré sur la marginalité.
Résolûment ancré dans le terroir belge également.
Au départ d’Idesbald, le narrateur, SDF, rat de bibliothèque et bloggeur, les chapitres alternent réminiscences d’enfance et relations, avec humanité, tendresse et aimable (auto-)dérision. La plume est élégante, émouvante aussi. Tel « Room service » , sorte de conte, douloureux et sublime qui offre, sous le couvert de William, un SDF qui tente de conserver le costume frais de sa dignité, un vrai répertoire des lieux à squatter.
» Il porte un costume gris, chemise et cravate. Les mocassins font encore illusion, de même que l’imperméable. Toute une vie a trouvé place dans l’attaché-case de William avec son lot d’abandons, un divorce, pas d’enfants, des mois, des années de voyages à bord d’autocars qui, avec les hôtels, étaient devenus son chez-soi.«
Mais les contes n’ont pas toujours de bonnes fées qui veillent sur leur destinée.
AE
L’année dernière à Saint-Idesbald, Jean Jauniaux, recueil de nouvelles, Ed. Avant-Propos, mars 2013, 176 pp, 17,95 €
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