Pour produire ce prodige de virtuosité poétique, Louise de Vilmorin (1902-1969) se retire dès le début de l’année 1949 , à Inner Alpbach, dans les Alpes autrichiennes,
Et de fournir un travail forcené, acharné, pour produire poèmes olorimes, calligrammes, palindromes, intimes, mélancoliques, …. dont la beauté formelle, la fantaisie, réelle, laissent percer la détresse pudique, intime qui habite la poétesse, la rend si attachante
Tel Le voyageur noir, long poème adressé à son frère André de Vilmorin, dont je reproduis à votre attention cette strophe métaphorique, triste, mélodieuse:
Je suis un navire en détresse
Sous l’offense du mauvais sort.
Ma cargaison n’est que tristesse,
Ah ! ne montez pas à mon bord,
Je suis un navire en détresse
L’alphabet des aveux, Louise de Vilmorin – Jean Hugo (illustrations), recueil, Ed. Gallimard, 1954 – rééd. Le Promeneur, 2004, 190 pp ( augmentée de 11 dessins inédits de Jean Hugo)