Exercice subtil et risqué que de se glisser dans la peau, dans l’âme de Colette, d’autopsier l’amour qui la lia quelque cinq ans à son beau-fils, Bertrand de Jouvenel. Colette avait alors 47 ans, Bertrand, 17…
« Bertrand n’est pas un problème parce qu’il a dix-sept ans, Bertrand n’est pas un problème parce qu’il est le fils de mon mari, Bertrand n’est pas un problème parce qu’il m’aime et me désire, Bertrand est un problème car il m’attire. »
Saisie dans un long monologue avec un médecin, psychanalyste, la célèbre écrivain fait le point sur sa vie amoureuse, passée et future, sur son enfance et le sentiment fort qui la lie à sa mère.
L’amour de Bertrand et de Colette leur permettra-t-il de panser leurs plaies respectives ?
Autorisant son imagination personnelle à pratiquer le « mentir vrai, empathique et schizophrénique« , Delphine de Malherbe trace de la Phèdre du XXe siècle un portrait intéressant. Un portrait que n’aurait peut-être pas renié Colette…
Apolline Elter
L’aimer ou le fuir, Delphine de Malherbe, roman, Plon, août 2011, 128 pp, 17 €
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