La lecture des deuxièmes romans à nous confiés pour la sélection du Prix Horizon 2018 m’a permis d’arrêter le cours du temps pour me pencher, sur celui va-et-vient entre l’enfance et le présent, d’une octogénaire, fraîche pensionnaire en la nouvelle maison de retraite des Arpèges.
Désignée par le seul nom de sa chambre – c’est par le nom du compositeur dont est affublée leur chambre que chacun des pensionnaires de la maison est identifié…- « la Vivaldi » relate événements et affects qui meublent son quotidien, tandis que jaillit chaque fois à son esprit, l’enfance qui fut la sienne et son refuge, durant la guerre, dans la ferme de Gaston. Ce dialogue avec la jeune fille – juive et donc privée de vraie liberté – qu’elle était alors fait surgir à l’esprit du lecteur quelques subtiles ressemblances avec sa condition actuelle, en même temps qu’une même faculté de ne pas s’en laisser affecter.
« Voir la vie en Vivaldi, c’est la voir limitée à une chambre, quelques murs et deux ou trois couloirs. Mais voir la vie en Vivaldi, c’est aussi bien la voir par un simple regard dans le regard des autres. »
La Vivaldi, Serge Peker, roman, Ed. M.E.O, février 2017, 136 pp
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