Point commun aux deux »histoires »  de ce nouvel Anna Gavalda, c’est la possibilité pour ses protagonistes-  Mathilde, 24 ans, dans la  première , Yann, 26 ans, dans la seconde – de faire basculer leur vie et d’en changer radicalement.  

Point commun aux Zanna G., la jeunesse de ses héros, leur détresse attachante et un style direct,  inspiré du langage parlé, farci d’argot à l’envi.

Vivant en collocation avec des jumelles, Mathilde, narratrice du premier acte, égare son sac, vitrine éloquente d’une vie plutôt paumée,  remplie d’expédients et de misérables boulots; le problème est qu’il contient aussi, une enveloppe avec les 10.000 euros rassemblés par les collocataires pour travaux de réfection de l’appartement….

 » Aujourd’hui, je larve, je lève mon majeur et je débranche »

Un bienfaiteur lui sauve la mise, la vie par la même occasion..

Un duo qui évoque, à plus d’un égard, le couple mythique d’Ensemble c’est tout,  fraîcheur de la nouveauté en moins.

Narrateur de la seconde nouvelle , Yann fonctionne à bas régime de ses diplômes et  possibilités intellectuelles: il est démonstrateur d’articles électro-ménagers.  Il vit avec Mélanie et glane, à son contact, les codes d’un milieu social plus élevé. C’est en aidant des voisins d’immeuble à transporter un meuble qu’il va sortir, soudain, des rails que la vie lui a tracés. Il se sépare de Mélanie

« Sur ma vie, je l’ai aimée. Mais je ne comprenais plus ce qu’elle espérait. Je la décevais, elle me décevait. Nous n’osions pas nous l’avouer mais nos corps étaient moins courtois que nous et se disaient des choses dans l’intimité. »

Oserais-je vous l’avouer,  je suis déçue moi aussi..

Je voudrais qu’Anna G. puisse encore nous surprendre quelque part…

Elle le fera, n’en doutons pas..

AE

La vie en mieux,  Anna Gavalda, nouvelles, Le Dilettante, mars 2014, 288 pp