« Nous sommes morte à douze ans et, depuis, j’ai vieilli infiniment à regarder le monde sans en être. »
Quatre ans après la publication remarquée du Domaine des Murmures ( Prix Goncourt des Lycéens, 2011- Billet de faveur sur ce blog) Carole Martinez nous immerge à nouveau en ses terres, dans le lit de la Loue et ce Moyen Age qu’elle affectionne manifestement.
Dialogue et même correspondance par chapitres alternés, entre Blanche, une fillette, morte à douze ans en 1361 et sa vieille âme qui lui survit de plus de six siècles, le roman revêt d’entrée de pages, un tour onirique qui rend difficile le départ entre le réel – s’il a jamais existé – et un monde allégorique, de contes de fée, tantôt enfer, tantôt paradis. Des complaintes et chants populaires ponctuent le texte, facteurs de sens et de compréhension, de cette remontée du temps accomplie mystérieusement.
» Les autres chansonnettes, c’est moi qui les ai écrites en tentant de m’approcher des laisses des caroles médiévales. J’ai toujours aimé les caroles » écrit ..Carole Martinez à son éditeur.
Promise à Aymon par le décret d’un père autoritaire , la jeune fille, orpheline de mère, parvient à s’affranchir de noces rendues impossibles; je ne vous dis pas pourquoi …
« Malgré tes doutes, tu as donc décidé d’aller chercher la fin de l’histoire au fond de la Loue, là où tant d’histoires s’étaient noyées. Tu t’es enfoncée dans la rivière avec l’espoir d’y trouver le visage de ta mère«
La terre qui penche, Carole Martinez, roman, éd. Gallimard, aoput 2015, 366 pp
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