En cette semaine qui donne le coup d’envoi aux grands prix d’automne, penchons-nous sur l’oeuvre d’Annie Ernaux, couronnée, le 12 octobre dernier du Prix littéraire de la Fondation Prince Pierre de Monaco et plus précisément sur le récit » La Place », récemment mis en lecture audiolivresque par la comédienne Dominique Blanc, de la Comédie-Française
« Pour rendre compte d’une vie soumise à la nécessité, je n’ai pas le droit de prendre d’abord le parti de l’art, ni de chercher à faire quelque chose de “passionnant”, ou d’“émouvant »
Cette vie, c’est celle de son père, dont le récent décès invite l’écrivain – 43 ans à l’époque – à coucher sur papier les souvenirs épars de son enfance, de sa famille.
Le texte se veut « plat », sobre, factuel; il en est d’autant plus percutant.
Il fut couronné en son temps – 1984 – du prestigieux prix Renaudot, tandis que Marguerite Duras se voyait décerner le Goncourt pour L’Amant ( Ed. de Minuit 1984)
Issu d’un milieu pauvre, le père d’Annie Ernaux , vit de longues années durant, sur le mode de la survie, de la nécessité.
A l’issue de la guerre 40-45, il peut enfin exploiter, avec son épouse, le café-épicerie sur la place d’Y » – entendez la ville normande d’Yvetot – qui assurera les besoins de sa modeste famille.
» Il s’était résigné à ce que son commerce ne soit qu’une survivance qui disparaîtrait avec lui. »
Annie Ernaux accomplit des études universitaires , enseigne les lettres, emblème de cette ascension sociale initiée par ses parents
Une écriture singulièrement contemporaine, en nos années intensément marquées par l’écriture autofictionnelle
Apolline Elter
La Place, Annie Ernaux,, roman, Ed. Gallimard 1983, Ecoutez lire, mars 2021, texte intégral lu par Dominique Blanc, de la Comédie-Française, 1 CD MP3 Durée d’écoute: env : 2h