Au départ du l’incendie tragique et avéré du Bazar de la Charité, le 4 mai 1897 qui voit périr la duchesse d’Alençon, soeur cadette de Sissi et 125 autres victimes, la romancière Gaëlle Nohant laisse courir sa plume – élégante – et le plaisir visible de conter.
Festivité annuelle,charitable et mondaine, le Bazar de la charité rallie en ses comptoirs de vente, l’aristocratie, la société la plus huppée de Paris. Jeune veuve, Violaine de Raezal est honorée d’être conviée au comptoir de la duchesse d’Alençon. Une faveur qu’elle partage avec la jeune Constance d’Estingel, en fraîche rupture de fiançailles.
Soudain, le feu prend au départ d’une salle de projection et s’étend rapidement aux allées du Bazar et aux robes par trop encombrantes des dames, transformées en torches humaines..
» La foule terrifiée trébuchait sur des cadavres en grande partie calcinés dont les crânes éclataient à la chaleur dans un craquement sinistre. »
Rescapée, la jeune comtesse de Raezal veut percer le mystère de la disparition de la duchesse, de cet éclair qu’elle a distingué en ses yeux juste avant sa disparition et, mue par un sentiment de dette, porter assistance à Constance: souffrant de graves brûlures dans le dos, convaincue d’hystérie, la jeune fille a fini par échouer dans la clinique psychiatrique du docteur Hyacinthe Brunet….
Un amical réseau de solidarité s’instaure, de destinées liées par la mémoire de Sophie d’Alençon.
Maniant avec brio l’intrigue, une facture classique ,raffinée et un souffle romanesque imparable, Gaëlle Nohant nous offre un vrai roman
Et c’est un compliment.
La part des flammes, Gaëlle Nohant, roman, Ed. Héloïse d’Ormesson, mars 2015, 496 pp
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