La papeterie Tsubaki

Certains romans  offrent une véritable bienfaisance. C’est le cas de La papeterie Tsubaki, dont la lecture m’a été conseillée par Colette,  une participante aux tables rondes d’actualité littéraire

Louiée soit-elle.

« La papeterie Tsubaki est, comme son nom l’indique, un petit  commerce de papeterie qui n’afliche pas son activité d’écrivain public. Malgré tout, les gens du voisinage et les anciens clients ont de temps en temps recours à mes services. »

C’est ainsi  qu’Amemiya Hatoko , la narratrice, définit son métier., héritage de feu  sa grand-mère – l' »Aînée » . Formée tôt à l’art complexe de la calligraphie japonaise et de ses multiples écritures, la jeune femme va ouvrir  son commerce aux demandes les plus diverses. De la lettre de condoléances, de rupture d’amitié au faire-part de divorce, en passant par l’incongrue demande d’une « lettre ordinaire »  Amemiya va cerner l’enjeu de chaque requête, lui adapter intrument d’écriture,,  papier,  encre, calligraphie et contenu, se fondant littéralement dans l’identité du destinateur.

 » Un écrivain public tient la plume en se mettant dans la peau et la tête de tout un tas de personnes » 

Livrée à la solitude par la mort de sa grand-mère, qui l’a élevée  et de sa tante, Amemiya va peu à peu goûter aux joies de la société grâce à  celle de sa délicieuse voisine, Madame Barbara et ses charmantes intiatives.

La lecture de la correspondance que l’Aînée entretenait avec « Shizuko, son amie en Italie »,  lui révèle la tendresse insoupçonnée que son aïeule lui vouait, sous un masque d’austérité.

Fenêtre ouverte  – en quatre saisons – sur les nombreux rites qui régissent la vie au Japon ,  ce roman, pétri de fraîcheur et de bienveillance, s’interroge sur la place du courrier manuscrit et de son envoi postal  dans un système actuel largement dominé par le mode virtuel du courriel.

Ce faisant,  il octroie à l’épistolaire ses lettres de noblesse

Une lecture recommandée

Apolline Elter

La papeterie Tsubaki, Ogawa Ito, roman traduit du japonais par Myriam Dartois- Ako, Ed. Philippe Picquier,  août 2018, 376 pp

 

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