Bilan pour le moins documenté du quinquennat présidentiel, l’essai de Bruno Dive met en exergue les maladresses et les faux pas qui ont émaillé le mandat sans mettre en doute la sincérité, le courage et la franchise..impulsive de « l’hyper-président ».
Savoureux « zoom » de la cuisine interne du pouvoir, de relations, tensions, formules, bons mots et anecdotes croustillantes, La métamorphose de Sarkozy, traque les constantes du caractère – bouillant – de Nicolas Sarkozy en même temps que les révolutions internes que l’expérience lui impose: le mariage avec Carla Bruni l’attire vers une vie plus calme, des soirées retirées à regarder des DVD en leur home-cinéma, la cohabitation avec François Fillon l’amène à enfin conférer un semblant de place à ce dernier tandis que les relations avec la chancelière allemande Angela Merkel virent au beau fixe, après une incompréhension initiale assez nébuleuse.
« Fillon a découvert que, quand on est loyal, on peut tout dire à Sarkozy explique un conseiller élyséen. »
Kafkaïen en son titre, légèrement infantilisant en son portrait du président, l’ouvrage de Bruno Dive dissèque les faits, paroles et gestes d’un personnage attachant et marquant, que les Français se plaisent tellement à critiquer, qu’ils ne pourraient peut-être pas s’en passer.
AE
La métamorphose de Sarkozy, Bruno Dive, essai, Editions Jacob-Duvernet, janvier 2012, 262 pp, 18,9 e
Je pense que c’est au cours de sa première année de mandat très bling-bling que Nicolas Sarkozy s’est tiré une balle dans le pied. Il traîne cette image comme un boulet, alors qu’il a changé son style de vie depuis son mariage avec Carla Bruni (qui, elle, n’est pas une Première Dame aussi convaincante que Bernadette Chirac). Concernant son bilan politique, je ne suis pas assez la politique française pour pouvoir émettre un jugement objectif.
Il y a eu des maladresses, c’est sûr, durant les premiers mois du mandat, mais, il me semble, une sincérité dans les objectifs; les tensions de la vie privée, notamment, auraient faussé la trajectoire; il semblerait que Carla Sarkozy joue la carte de l’apaisement; c’est une femme très intelligente et sensible. J’y crois.Je crois aussi qu’en France, on ne se pardonne rien et cela met de la vie dans la res publica! Z’ont plutôt le sang bouillant, nos frères français…cela les rend très effervescents! AE