» C’est quand le train a quitté la gare du Nord, dans un assourdissant fracas métallique, qu’elle a compris à quel point elle acceptait une existence nouvelle, rude et dangereuse. Aux antipodes de ses années de loisirs et de plaisirs, de cette vie facile qui déjà, pensait-elle,n’avait pas été la sienne. »
A l’étroit au sein du milieu aristocrate et du couple peu épris de ses parents, Susan Travers met un tempérament trempé de garçon manqué au service de la France en guerre et plus précisément de la Légion étrangère. Ce sera la seule femme à y être admise. Forte d’un stage de quelques mois où elle apprend à dispenser les premiers secours, elle brigue le poste d’ambulancière : il lui permettra d’assouvir sa passion de la conduite et même de la mécanique. Ralliant l’Afrique dont le Général de Gaulle veut fédérer les colonies françaises au service de la France Libre, mais aussi la Palestine, la Syrie, le Liban, » La Miss » s’éprend tour à tour de deux hommes mariés, le prince géorgien Dimitri Amilakvari, surnommé Amilak et naturalisé français et le colonel Marie Pierre Koenig, futur Général dont elle devient le chauffeur attitré.
C’est au volant de sa Ford Utility qu’elle percera, sous ses ordres et avec un sang-froid inouï le front des troupes de Rommel (l’Afrika Korps) qui tiennent Bir Hakeim (désert de Lybie) en étau. Nous sommes en juin 1942.L’opération est suicidaire, peut-être, héroïque dans tous les cas. Elle entrera dans la légende, forgeant la gloire de Koenig et le respect pour l’action de la France Libre.
Galvanisée par l’amour – malgré ses trahisons – et un sens de l’honneur indéfectible , l’adjudant-chef Susan Travers porte le matricule 22 166 et le sens du devoir à un rang d’exception.
Enceinte de l’adjudant alsacient Nicholas Schlegelmilch – Susan l’épouse, à Saïgon, tandis qu’elle approche la quarantaine. L’occasion pour elle de de ne pas renouveler son engagement au sein de la Légion étrangère et de concevoir, dans la foulée; un second fils.
Un destin peu commun, un récit qui ne l’est pas moins.
Apolline Elter
La Légionnaire, Gérard Bardy,récit, Ed. Pygmalion, septembre 2014, 268 pp
Je suis l’auteur de « La Légionnaire -Héroïque et libertine » (Pygmalion) et je veux remercier très sincèrement « Le Pavillon de la littérature » et Apolline Elter pour cette critique très sérieuse et précise.
Journaliste pendant très longtemps, je constate (et déplore) avec mes confrères auteurs et écrivains que les livres faits avec sérieux passent désormais beaucoup trop souvent derrière les bouquins de « pipeules » qui signent – hélas – des textes sans autre intérêt que celui de parler de leur nombril… Des textes le plus souvent confier à des « nègres ».
Je ne prétends pas que « ma » Légionnaire soit un chef-d’oeuvre mais j’affirme que c’est un livre sérieux, dont l’histoire a été puisée aux meilleures sources historiques et qui est écrit avec la vivacité d’un roman. D’où mon étonnement devant le silence presque total de la « grande » presse, plus intéressée par les turpitudes de l’ex Première dame de l’Elysée… lol
Cher Monsieur, Je vous remercie pour votre visite sur le blog du Pavillon, qui m’honore et le commentaire qui me touche. La lecture de » La Légionnaire » m’a captivée et j »engage les lecteurs à découvrir ce destin hors du commun présenté de façon captivante. Bien cordialement,
Apolline Elter
Horreur ! Bien lire : « Des textes le plus souvent confiés à des « nègres »… » Pardon.