Délivrant sa grand-mère, victime d’un malaise, de l’inéluctable perspective de la maison de repos, Jade l’emmène vivre à Paris, partager sa vie de fraîche célibataire.
Une cohabitation incongrue s’instaure entre deux femmes, Jeanne et Jade, que séparent 50 années, la Savoie et les moeurs citadines, mais que lie une tendresse sans faille. Un scénario à la « Ensemble c’est tout » – mais oui, souvenez-vous, Paulette, Franck et Camille – qui va rapidement centrer le propos sur une passion bicéphale : la lecture et l’écriture.
Découvrant en « Mamoune » une lectrice aussi passionnée que pudique – pour Jeanne, lire, c’est trahir ses origines sociales – Jade lui confiera bientôt la lecture critique de son manuscrit.
« Et elle-même, Jade quelle lectrice avait-elle été? Elle était obligée de se le demander tant elle percevait que lire et écrire se tenaient dans les lignes d’une seule main. Etait-ce Mamoune qui dévorant des livres en secret l’avait poussée à écrire à travers ce lien silencieux tissé entre une petite fille et sagrand-mère? «
Un roman à deux voix, celles d’un narrateur externe et de « Mamoune » qui se conclut d’un épilogue …bouleversant. Douloureux. Désolant.
Une fin qui ne vous laissera indemne.
Apolline Elter
La grand-mère de Jade, roman, Actes Sud, un endroit où aller, janvier 2009, 392pp, 21 €
Commentaires récents