Est-ce le troublant grain de beauté posé sur le nez d’Irène de Terrenoir ou la sensualité de son parfum, qui fait perdre à Michel Van Loo, le détective belge – savoureusement trempé de gueuze grenadine et gratiné à la sauce Barenboom, -le sens critique le plus élémentaire et s’engager dans une mission à haut risque.
» Moi qui ai toujours méprisé les mystiques et leur fâcheuse conviction que le destin ne nous appartient pas, que tout est écrit, je ne peux jurer, au terme de cette affaire que son déroulement eût été différent si j’avais saisi plus rapidement dans quel sac de noeuds j’étais plongé. J’aurais eu beau résister, m’agiter, freiner des quatre fers, une fois les choses enclenchées, j’aurais été bien en peine de les arrêter. Tout de même, quels dégâts… »
Aidé par ses amis, Hubert, le pharmacien et son épouse Rebecca [NDLR: clin d’oeil de l’auteur au couple de ses parents et au merveilleux Monsieur Optimiste (Prix Rossel 2013 ], par sa fiancée Anne, le tintinesque détective tente de retrouver l’escroc qui fait main basse sur la « fortune Gutmeyer » dont la belle Irène s’arroge la propriété.
Une enquête à rebondissements qui, sous un aspect débonnaire et joyeux, traite de sujets sensibles:celui des patrimoines juifs mis en sûreté avant l’extermination de leurs propriétaires par le régime nazi, les exactions de ce dernier et les petits arrangements pas très catholiques entre les survivants; la fraîche constitution de l’Etat d’Israël, les méfaits du régime stalinien et le mythe du .. »Belge errant » tissent la toile de fond d’une année 1953 décidément troublante.
AE
La fortune Gutmeyer, Une nouvelle enquête de Michel Van Loo, Alain Barenboom, Gen§se Edition, mars s2015, 270 pp
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