Si l’on vous demande le prénom de l’épouse de Louis XIV, répondrez-vous, à brûle-pourpoint: (Marie-)Thérèse d’Autriche, Infante d’Espagne?
Chapeau.
Le titre du roman de Jacqueline Duchêne en dit long sur le côté méconnu de l’Infante, épouse légitime, double cousine – leurs parents respectifs étaient frères et soeurs – du plus lumineux des monarques.
Et le lecteur découvre aux fil des pages et d’un récit vivant et alerte, le portrait d’une femme aimante, éprise de son mari au point d’en respecter stoïquement la succession de maîtresses : de Louise de La Vallière à Madame de Maintenon, en passant – le terme n’est pas très heureux – par Madame de Montespan, La Ludres, la Coëtlogon, la Fontanges et la… Princesse de Monaco, Le Roi conservera à son épouse une estime inaltérable.
« Mais elle, Thérèse, quoi qu’il arrive, elle est à jamais la femme du Roi-Soleil, la reine de France. Cette place, personne ne la lui ravira. »
Des six enfants que concevra le couple, seul survivra Louis (ndlr: surnommé ultérieurement « Monseigneur ») , le Dauphin , qui assurera la descendance de la Couronne. La souffrance engendrée par les cinq décès consacre l’union d’un couple plus solide qu’on ne pourrait le croire.
« Interlocutrice attentive, compréhensive, entièrement dévouée aux intérêts de son royaume », Thérèse sacrifiera à la grandeur de la France son attachement à son Espagne natale.
Le roman de Jacqueline Duchêne offre un éclairage humain, une nouvelle façon d’imaginer la vie d’un couple royal dont les personnalités ont été si souvent mythifiées.
Spécialiste de la littérature du XVIIe siècle, Jacqueline Duchêne a écrit plusieurs biographies dont celles de Françoise de Grignan (voir chronique: Françoise de Grignan ou le mal d’amour ), François de Grignan (voir chronique) et romans historiques. Rendez-vous pour une chronique prochaine de Place royale, roman mettant en scène Marie de Coulanges, Maman de la Marquise de Sévigné.
Apolline Elter
La femme du Roi-Soleil, roman, Jacqueline Duchêne,ed. JC Lattès, 2005300 pp, 17, 10 €
Merci d’évoquer cette reine que je ne connaissais pas et qui est beaucoup moins célèbre que Marie-Antoinette.
Merci à vous aussi, qui postez des commentaires toujours avenants sur ce blog. J’ai tenté d’en poster un sur le vôtre, à la lecture intéressante du portrait d’Everard t’Serclaes mais cela a échoué.
Très cordialement,
Apolline E.