L’automne s’installe et avec lui, la saison officielle des grands prix littéraires
Abordons-la par la chronique de La dernière allumette, lauréate du Prix Audiolib 2024
Et de fait, la lecture qu’opèrent Caroline Tillette et Renaud Bertin du roman est remarquable
Et Caroline Tillette de camper la narratrice, Abigaëlle Lemonnier à deux moments de sa vie: celui de la petite fille de 7 ans, enfant surdouée, protégée par son grand frère Gabriel de la violence conjugale inouïe perpétrée par leur père sur leur mère
La docteur Hassan psychiatre, lui prescrit de consigner tout ce qu’elle vit dans un carnet
L’autre moment est celui du présent: « Abi » vit depuis vingt-sept ans recluse, dans un couvent bourguignon. Elle a fait voeu de silence et tente de récupérer quelques parcelles de mémoire après un immense stress post – traumatique
« Dans la nuit froide qui habitait mon frère, Zoé venait de craquer une allumette »
Intervient la lumineuse Zoé, éprise de Gabriel qui pourrait elle aussi subir les méfaits de la violence conjugale
Les séances impliquées que lui consacre, chaque vendredi à 17 h, le docteur Garnier – magistralement interprété par Renaud Bertin – vont définir peu à peu la limite du supportable
« Il sait que pardonner l’impardonnable, c’est juste donner l’autorisation de recommencer »
Ne relâchant jamais la tension narrative ni la main / l’oreille de l’auditeur, Marie Vareille mène l’intrigue à une fin parfaitement déroutante
Ai-je raté une plage?
Je ne le crois pas
Une exploration percutante de l’enfer conjugal quand il est traqué de violence et de mépris
Et le déterminisme qui pousse une majorité d’enfants à reproduire le schéma familial dans leur vie ultérieure.
Apolline Elter
La dernière allumette, Marie Vareille, roman, Ed Charleston, mars 2024, 336 pp – Ed Audiolib, mars 2024;, texte intégral lu par Caroline Tillette et Renaud Bertin, durée d’écoute: 7h 45 min