Souvenez-vous, c’était, il y tout juste un an: la France vibrait , ne vivait (guère) plus que sur terrain électoral, programmes et débats se succédant jusqu’à plus soif – même la rentrée littéraire de janvier en fut affectée.
Coup de tonnerre sur le « boulevard » électoral que la droite offrait à son candidat François Fillon : l' » Affaire Pénélope » et l’inexorable marche vers la mise en examen de ce dernier.
Un « désastre » dont son directeur de campagne, Patrick Stefanini, démissionnaire à l’heure du prononcé de mise en examen, n’est ‘pas sorti indemne » et dont il entreprend, en une conversation avec la journaliste Carole Barjon, d’en démont(r)er tous les rouages. Le ton est sobre, modeste, empreint d’élégance et – me semble-t-il, de sincérité. Sans doute est-il cathartique pour cet homme, « résolument » de droite, passionné de politique, d’expliquer les raisons d’une fin de parcours qui l’a meurtri.
D’un portrait comparatif des trois protagonistes de La Déflagration, François Fillon, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, Patrick Stefanini décortique leurs points forts, points faibles et moteurs d’ambition. Il révèle toutes les arcanes de l’impitoyable concurrence – et donc inimitié forcée – qui les sépare ainsi que les rôles parfois -clés de leurs hommes de l’ombre respectifs. Voilà qui est hautement instructif.
S’il apparaît que le candidat Fillon connaît depuis décembre 2016, la menace qui pèse sur sa candidature, on ne peut toutefois imputer son échec à la seule » Affaire »: la perte d’un certain électorat centriste ayant déjà opéré son travail corrosif.
Une lecture intéressante.
Apolline Elter
La déflagration, Dans le secret d’une élection impossible, Patrick Stefanini, entretiens avec Carole Barjon, Ed. Robert Laffont, nov.2017, 418 pp
C’est fou le nombre d’ouvrages qui sort chaque année sur la politique française : que ce soient sur les présidents, les épouses de présidents, les premiers ministres, les ministres les plus médiatiques, les candidats malheureux, les anciens présidents. Si on en sort autant, je suppose que ça se vend.
Chez nous, en Belgique, je sais bien que le marché est plus petit mais on sort très peu d’ouvrages politiques de ce genre. A part quelques bonnes biographies des éditions Racine sur les anciens premiers ministres belges, il n’y a pas grand chose.