J’ai failli concourir à cette Course à l’oubli.… Voici un an paraissait ce prodigieux roman; je ne l’ai pas lu, chroniqué dans les temps : Mea maxima culpa
Qu’à cela ne tienne, c’est décidé, je crée une rubrique « rétro-liseur’ – pour les dix ans de votre blog préféré – le roman de Philippe Langenieux en sera l’initiateur
La grande force d’Ahmed, c’est cette joie de vivre, cette infinie gentillesse qui s’offre sans calcul ni réserve à tous ceux qu’il rencontre. Il a la victoire généreuse comme d’autres l’ont orgueilleuse. Ce petit champion a un coeur de géant.
Silhouette fragile, l’agile Algérien Ahmed Boughera El Ouafi débarque en métropole à la fin de la Grande Guerre pour y servir sa mère-patrie, cette France grande, grasse et grise. Il est pur, loyal, d’humeur joyeuse et d’une gentillesse à tout crin.
Engagé comme ouvrier à la chaîne dans les usines Renault de Boulogne-Billancourt, il se découvre une aptitude à la course qui mène le champion inattendu, en 1928 sur la plus haute marche du podium du marathon olympique. Si ce n’est, qu’en ces temps-là, la médaille d’or lui est décernée à la va-vite dans les vestiaires de l’exploit.
Ses choix de vie, par la suite, ne seront pas heureux, dictés par une confiance trop absolue dans les hommes – ils ne partagent pas tous sa pureté.
C’est ce destin tragique, poignant, bouleversant que l’essayiste Philippe Langenieux-Villard, ressuscite, comblant de sa plume – soignée- de romancier, les vides nombreux du peu d’archives subsistantes sur la vraie vie de l’athlète.
Une lecture qui mériterait mention dans les écoles
Et une adaptation au cinéma.
La course à l’oubli, Philippe Langenieux-Villard, roman, Ed. Héloïse d’Ormesson, avril 2016, 160 pp
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