La calèche

« Tu verras, quand on a le cuir à fleur de peau, l’outil avance tout seul, même dans l’inconnu »caleche_292x237.jpg 

C’est de Crefeld, village rhénan, proche de Cologne, que se tend – de cuir –  le berceau d’une épopée familiale: celle de la Maison Hermès. Une saga que Jean Diwo se plaît à tracer dans la forme la plus romanesque qu’il soit.

Du bourrelier Dietrich, remarqué par l’Empereur Napoléon à son arrière-petit-fils, Emile, l’histoire de la dynastie Hermès reste indissociablement liée à l’art de la sellerie et la culture de l’excellence.

« Monté » à Paris, Thierry Hermès installera son atelier, les lignes de force de la griffe et son tout neuf foyer conjugal  dans un immeuble donnant sur cour de la rue Montmartre:

 » Il n’y eut pas d’inauguration mais, le 12 juillet 1828, sous le regard ému de Christine, Thierry passa le tablier de cuir blanc qu’il s’était taillé et annonça: « Aujourd’hui est un grand jour. » Alors il déroula sur l’établi, dans un geste un peu théâtral, le beau cuir fauve d’un porc d’Angleterre dans lequel il allait couper les panneaux d’une selle de dame. »

Sous une allure aimablement romancée- et une vision largement mythique de l’aventure  familiale  – le récit de Jean Diwo promène le lecteur, de façon vivante, parmi les  événements qui marquèrent le XIXe et l’aube du XXe siècles parisiens.

Une lecture plaisante.

Apolline Elter

La calèche, Jean Diwo, roman, Flammarion, novembre 2010, 21  €, 282 pp