« À force d’empiler les fables, La Fontaine a composé plus de dix mille vers. Elles sont inépuisables par le nombre, les acteurs, les sujets, les thèmes, les formes, les registres, les tons. Exactement 243 fables entre mars 1668, date de leur première publication, et juin 1693, date de la dernière, douzième livre venu compléter les onze précédents et mettre un point final au recueil amorcé un quart de siècle plus tôt. Vingt-cinq années à étendre l’ouvrage comme une tapisserie inlassablement filée, »
Une joute verbale, lors d’un « cocktail diplomatique » invite l’essayiste à relever un défi: celui de faire valoir l’immense talent de conteur de Jean de La Fontaine (1621-1695)
Jean de la Fontaine,, le « fablier », rétorquerez -ous.
Certes le grand poète est passé à la postérité par le succès de ses célèbres Fables, connues de tous les écoliers et enfants qui sévissent en nous.
Qu’on se rassure: avec quarante éditions parues de son vivant, le poète, conteur, dramaturge, librettiste, novelliste… eut tôt le vent en poupe
Courtisan mais pas servile, resté fidèle à Nicolas Fouquet après sa disgrâce, La Fontaine sut s’entourer de protectrices de haut vol ( Madame de la Sablière, Madame de Montespan, …) .
Qualifié de probable « Asperger », il était travailleur, rêveur, distrait, badin, aimait batifoler avec les jeunes filles; en cela, il ne fut pas un bon mari; ni un bon père, peu attiré par les enfants.
Avouons que c’est un paradoxe vis-à-vis de son public premier
L’homme n’est pas à un paradoxe, ni mystère près, tant sa vie en est jalonnée
C’est dire comme la balade que nous commente l’essayiste parmi une quarantaine de fables, d’extraits de lettres et autres événements revêt un tour passionnant.
Oserions-nous le qualifier de fabuleux?
Apolline Elter
Jean de la Fontaine- Portrait d’un pommier en fleur, Jean-Michel Delacomptée, essai, Ed . Le Cherche midi, août 2023, 192 pp