Ce n’est ni un scoop, encore moins un secret, plusieurs femmes partagèrent la vie, le lit d’André Malraux (1901-1976) son épouse, Clara, la seconde, Madeleine, mais aussi, Louise de Vilmorin, sa nièce, Sophie et Josette Clotis (1910-1944), mère de ses deux fils.
Morte à l’âge de 34 ans, les jambes broyées sous les roues d’un train, la belle, rebelle, audacieuse et élégante Josette Clotis fut quelque peu malmenée par l’Histoire, si ce n’est par son amant; l’essai de Françoise Thelliou la réhabilite dans la vérité de sa courte vie, ses aspirations, extraits de correspondance, de carnets intimes et brouillons malruciens à l’appui.
Et le lecteur de suivre les destins hauts en couleur de ces deux romanciers, l’une passée à la trappe – si l’on ose dire – de la postérité, l’Autre, auréolé du Prix Goncourt pour La Condition humaine (Ed. Gallimard, 1933) et de nombreuses distinctions, dont celle de Ministre des Affaires culturelles – de 1959 à 1969.
« L’intime chez lui est un trou noir. »
Amant timide, pudique et passablement …misogyne, André Malraux dote une correspondance par trop pragmatique d’un soupçon de tendresse et de fantaisies félines: » un drôle de croqueton, un chat. On appelle cela « un fil de fer »
Le Ministre d’Etat n’a pas encore livré tous ses secrets; l’ouvrage événement qui paraît ce jour nous ouvre la voie d’une meilleure compréhension et d’une juste lumière sur le destin d’une femme amoureuse. Passionnée.
Un essai intègre et perspicace.
Passionnant.
Apolline Elter
Je pense à votre destin- André Malraux et Josette Clotis, Françoise Theillou, essai, Ed. Grasset, mars 2023, 256 pp