Je ne mangerai plus de cerises en hiver…

Je ne mangerai plus de cerises en hiver...

« J’aurai accumulé dans ma vie bien des expériences La plupart heureuses ! J’ai eu beaucoup de chance J’en rends grâce à ceux  qui me l’ont généreusement dispensée, qu’ils soient de ce monde ou de l’autre.

J’ai connu quelques épreuves, aussi. Aucune ne me laisse de véritable amertume. Une seule a failli me briser (…) Parce qu’elle mettait en cause ce qui, dans l’idée que je me fais de moi-même, m’est le plus cher : l’estime de soi,…»

 

C’est évidemment  au procès relatif au financement du RPR qu’Alain Juppé fait allusion, dans cette rétrospective  cathartique de ses vie privée, action politique, exil canadien et engagement philosophique, Je ne mangerai plus de cerises en hiver…

 

L’ouvrage opte pour le ton de la sincérité, dénuée d’amertume. Le politicien tente de faire un bilan équitable de ses erreurs et de ses réussites, préférant ,à la rancune, afficher sa reconnaissance envers ceux qui l’ont aidé, Jacques Chirac, notamment.

 

Défi écologique, urgence économique, amour nécessaire de l’Europe, …sont les chevaux de bataille qu’enfourche désormais ce « gaulliste européen convaincu » dont l’enthousiasme politique semble ne pas avoir faibli.

 

« Prélude amoureux », la préface du livre, signe, de la plume d’Isabelle Juppé, le journal du procès :

 

« Elle (ndlr : la présidente du Tribunal) vient de poser fugitivement sa main droite sur sa joue. Puis elle a doucement penché la tête, pour la reposer sur cette main, dévoilant au passage un tout petit bout de pull rose pâle sous la robe noire, comme un aveu de douceur dans un monde de brutes. »

 

Apolline Elter

 

Je ne mangerai plus de cerises en hiver…, Alain Juppé, Plon, mars 2009, 244pp, 18,90 €