Cette vie, c’est celle de Mary Reynolds (1891-1950) artiste américaine connue pour ses reliures et sa proximité amoureuse avec Marcel Duchamp
Sa ville, c’est Paris,, où la jeune veuve débarque, au début des années 20, parmi les Américains de la Lost Generation
Elle investit le 24 de la rue Hallé (le XIVe) avant de déménager au 14.
Aussi quand la guerre survient et que Marcel Duchamp gagne New York, la jeune femme décide de rester à Paris, ville constitutive de son identité::
«Je suis en paix ici Marcel. Je ne te retiens pas, pars, j’en serai incapable. J’aime cette maison, ce quartier, cette ville. La vie qui était la nôtre a sans doute disparu mais je ne déserterai pas celle qui est la mienne. Je ne me déserterai pas. Je sais que tu vas partir. Tu as raison avec les autres mais cela ne signifie pas que j’ai tort. Je reste pour continuer d’être moi.»
Elle fera de sa maison une plaque tournante et à haut risque de la Resistance, intégrant le réseau Gloria fondé par Jeanine Picabia (fille du peintre et de Gabriële) et Jacques Legrand.
Frais paru, ce jeudi 7 avril, ce portrait d’une femme d’exception nous plonge avec grand intérêt dans la mouvance de Jean Cocteau, Peggy Guggenheim, Henri-Pierre Roché, Samuel Beckett, Constantin Brâncuși, Dali, Gala, Raymond et Nathalie Sarraute… de façon vivante et incarnée
Une lecture recommandée
Apolline Elter
Je ne déserterai pas ma vie, Sébastien Rongier, roman, Ed. Finitude, avril 2022, 160 pp