La photo de couverture vous indique d’emblée que l’Albert égaré n’est autre qu’Einstein, personnage qui « obsède » Didier van Cauwelaert « depuis la première fois où [il l »a] glissé dans un roman (La Femme de nos vies »(…) « .
Hôte, depuis un quart de siècle, de celui de Chloé Delmart, une voyante médiumnique, l’esprit du célèbre savant décide d’émigrer vers celui de Zac, jeune serveur perdu dans un snack de gare, dévouant sa banale survie à celle tout aussi précaire des abeilles.
Le choc est rude pour Chloé qui voit s’effondrer son univers vital, construit principalement sur celui d’une voyante… très en vue, consultée par les grands du monde.
Zac sera-t-il à la hauteur de la mission dont il est soudain investi?
Surtout qu’il manque cruellement de filtre pour modérer les propos que lui dictent désormais sa voix intérieure..
Et le lecteurs de suivre les tenants d’une passation de médiumnité, d’une prise de possession d’esprit – thèmes chers à l’auteur – et les aboutissants d’actions et d’un roman polyphonique, qui se déroulent en plein coeur de Bruxelles…
Et « Albert » de rappeler les souvenirs heureux des « mois d’exil paisibles que j’ai savourés dans ma chère Belgique, protégé des tueurs nazis par l’amitié de la Reine Elisabeth, merveilleuse violoniste avec qui j’avais tant de plaisir à jouer Mozart. »
« Ca sert à quoi de connaître l’avenir ? A gâcher le présent. »
Pas forcément
Invité par le Prix Nobel de Physique (1922) à corriger quelque coquille demeurée dans les annexes scientifiques , le jeune apiculteur l’est aussi à sauver la planète, porte-voix de la prophétie attribuée – à raison – à Albert Einstein: » Le jour où les abeilles disparaîtront, l’homme n’aura plus que quatre années à vivre ».
Apolline Elter
J’ai perdu Albert, Didier van Cauwelaert, roman, Ed. Albin Michel, avril 2018, 220 pp