« On ne peut être plus différentes que les sœurs Bouvier.Jackie est immense et charpentée. Son visage à angles droits et son teint rappellent le marbre de Carrare. Ses pommettes proéminentes et ses yeux écartés lui donnent un air étrange, un rien hypnotique. Elle est coiffée d’un casque d’ébène qui ajoute à sa froideur. Alors que Lee est la finesse même. Une liane, un regard de biche aux reflets moirés. Sa bouche est sensuelle, sa chevelure folle s’envole à chaque mouvement. Lee est féminine, aérienne. Elle est bien plus jolie que Jackie. Pourtant on ne voit que Jackie. «
Curieux, sulfureux, éblouissants et, par plus d’un égard scandaleux, destins que ceux de Jackie et Lee Bouvier, les deux filles les plus lancées de la Côte Est. [ NDLR: des U.S.A ]
Des destins sans cesse croisés car il est dit que sa vie durant, la future Jacqueline Kennedy fera de l’ombre à sa soeur cadette, n’hésitant pas à lui ravir le coeur d’Aristote Onassis. Leur mariage, le 17 octobre 1968 est annoncé par voie de presse et surprend tant Lee que Maria Callas, follement éprise, elle aussi du richissime armateur grec.
Dotée d’une ambition à tout crin et d’un insatiable besoin d’argent – elle est follement dépensière – Jacqueline Bouvier (1929-1994) épouse John Fitzgerald Kennedy (1917-1963), futur président des Etats-Unis , le 17 octobre 1953. Surnommé » Jack » , atteint d’une maladie dégénérative et douloureuse – la maladie d’Addison – JFK est assassiné à Dallas, le 22 novembre 1963. La veuve éplorée sera soutenue et consolée par Onassis
Après un premier et stérile mariage avec Michaël Canfield , Lee (1933- 2019) épouse en 1959 le prince d’origine polonaise Stanislas Radziwill; ce ne sera pas la seule conquête de cette très belle femme, éprise de reconnaissance et de lumière
Chacune porte un masque différent, pourtant elles sont interchangeables. Elles auraient pu naître à la cour du roi Louis XV, elles ont échoué à Camelot, que s’est-il passé ~ Le destin les a séparées. Jackie devient l’icône historique, Lee la mondaine. Cela aurait pu être le contraire. S et !vI. a dit Gore Vidal. Certes. «
Indissociables, liées d’affection et de pendables trahisons dans le chef de Jackie , les soeurs Bouvier sont fascinantes; elles nous deviennent attachantes, en leurs portraits brossés de la plume de Stéphanie des Horts et d’un soufflle romanesque imparable.
A. Elter
Jackie et Lee. Deux sœurs. Un destin Stéphanie des Horts, biographie romanesque, Ed. Albin Michel, mars 2020, 272 pp