» Le Mahatma était solide et il est mort comme je m’en vais mourir, assassiné par les siens. Il m’a donné l’idée. Quoi de plus beau que de donner sa vie pour son pays?
Assassinée par ses gardes du corps sikhs, Beant Singh et Satwant Singh, le 31 octobre 1984, Indira Gandhi savait le sort qui l’attendait, aurait accepté son destin si elle ne l’a aidé, se soustrayant de la sorte à la peur de rester en vie.
Telle est la thèse de ce portrait polyphonique alliant les déclarations intimes de la célèbre femme, Première Ministre de l’Inde et les observations de témoins extérieurs en ce compris, le narrateur.
Née en 1917, la fille unique – et chérie -de Nehru, Premier ministre de l’Inde indépendante porte le nom de Gandhi en référence à son mari, Feroze Gandhi (et non au Mahatma) qui lui donne deux fils Rajiv et Sanjay. Les époux divorcent discrètement car c’est avant tout l’Inde, celle des déshérités qu’Indu Boy a épousée. De même qu’elle a aidé son pèr en son action, elle se fait conseiller de ses fils, Sanjay dans un premier temps, et Rajiv, son aîné, après la mort accidentelle de Sanjay.
Dotée d’un tempérament fort Indira est parfois comparée à Jeanne d’Arc. Celle qui fut un temps « la femme la plus puissante du monde, la déesse guerrière que la terre entière admirait » essuie, à la suite de son père, les désastres de la division des INdes britanniques en trois factions ennemies, les bains de sang induits, les violences de l’opposition, les affres de la prison, de la démission (mars 1977) . C’est une femme usée, non remise du décès de Sanjay, dans un accident d’avion qui se présente à ses gardes, en ce dernier jour d’octobre 1984
Apolline Elter
Indu Boy, Catherine Clément, roman, Ed. Seuil, mars 2018, 208 pp
Ça a l’air passionnant !!