» Dans mon histoire, un homme, un seul, a répété les mêmes mots, les mêmes gestes, les mêmes humiliations,les mêmes violences. Cet homme était dans une position d’ultra-domination. Il était célèbre, riche, il disposait d’un réseau qui allait de la presse people aux  chefs d’État en passant par le monde de l’édition. Il va  activer tout son pouvoir finissant pour nous décrédibiliser. Une soixantaine de femmes m’ont raconté comment  elles ont vécu l’oppression sexuelle. Toutes différentes.  Elles sont un extraordinaire échantillon de la résistance féminine et des chemins d’adaptation à un rapport de domination démesurément en leur défaveur. « 

Ce qui a réactivé, dans le chef d’Hélène Devynck,  le souvenir d’un viol perpétré il y a presque 30 ans, en 1993, tandis qu’elle était assistante,  au service du JT et rédigeait les textes des prompteurs, c’est la plainte déposée, début 2021, par Florence Porcel à l’encontre de Patrick Poivre d’Arvor.

Les faits dénoncés par la jeune femme n’étaient pas prescrits mais ont été classés sans suite par la Justice,  au motif que les preuves étaient insuffisantes.

Et c’est ainsi que 30, 60 puis 90 femmes vont réveiller leur traumatisme, révéler l’humiliante salissure subie par le présentateur vedette du JT, entre 1981 et 2016.

Ces femmes vont se fédérer, parler, anonymement pour certaines, révélant une étrange convergences de pratiques baptisées du nom  » Le coup du plateau » 

Les témoignages sont sidérants, accablants, minimisés, détournés par le présentateur en scénarii consentis, leur dénonciation en quête de notoriété dans le chef des (parfois très)  jeunes femmes

 » Raconter une humiliation violente au monde entier, en tout cas à tout son monde, n’est ni un idéal de publicité ni une promesse de sérénité »

Cette lecture, ces révélations sont pour le moins effrayantes.

Puisse l’Affaire être traitée par la Justice dans la quête unique de la Vérité et de la dignité corollaire

Apolline Elter 

Impunité, Hélène Devynck, récit, Ed. Seuil septembre 2022, 252 pp