Pour qui n’a pas lu Les amants de Casablanca, (Ed Gallimard, 2023) un résumé est proposé d’entrée de pages.

Et le lecteur de retrouver Lamia et Nabile dont la relation, malgré divorce et remariages respectifs reste indéfectiblement empreinte d’amour.

Ali décède, Lamia est veuve, tandis que Nabile se sépare de Saïda qui est également son assistante dans son cabinet pédiatrique.

La voie leur est rendue pour vivre au grand jour leur amour recouvré – jamais éteint en fait – ainsi que le destin de leur trois enfants, Mehdi – un peu trop matérialiste au goût de son père – Yasmine et Najat, leur fille adoptive, qui reprend les rênes de la société pharmaceutique de sa mère.

Las, la maladie s’invite au sein du couple – Lamia se découvre un cancer des poumons – qui va impacter leur vie quotidienne en ce compris leurs libidos

 » Mais son amour était entaché par la maladie qui, sans toutefois progresser, était bien là »

La vie devient combat; le roman, polyphonique, se fait militant, dénonçant la répression des moeurs d’une société marocaine qui se veut ouverte aux changements, à la modernité,- en témoigne l’adoption d’un « nouveau code de la famille »  –  ses dénis, l’attaque du Hamas et ses terribles conséquences sur la population de Gaza. Offrant de Casablanca , « ville polluée, bruyante, désordonnée, parfois cauchemardesque » si ce n’est« toxique »  une image peu amène, par le prisme resté idéaliste de Nabile.

 » Mais l’attrait de la réussite basée sur le fric balayait les valeurs. Tel est le Maroc des Casablancais d’aujourd’hui. »

Un roman qui ouvre des portes d’interprétation multiples.

Apolline Elter

Ils se sont tant aimés, Tahar Ben Jelloun, roman, Ed. Gallimard, février 2025, 306 pp- Ecoutez lire,  mars 2025, texte intégral lu par Céline Espérin et Pierre Rochefort, durée d’écoute : 6h 16 min