« Il ne rêvait plus jamais de tempête, ni de femmes, ni de grands événements, ni de poissons énormes, ni de bagarres, ni d’épreuves de force, ni même de son épouse. Il ne rêvait plus que de paysages et de lions au bord de la mer »
Le titre, l’exergue du roman vous évoqueront à coup certain un passage du Viel homme et la mer, célébrissime roman d’Ernest Hemingway, paru en 1952, attributaire du Prix Pulitzer, cette même année et sérieux argument pour l’obtention du Prix Nobel deux ans plus tard en 1954)
Cette fois, c’est Ernest qui apparaît vieilli: et pour cause, il n’a plus qu’une année à vivre avant de se suicider, le 2 juillet 1961, à l’instar de son père et d’autres membres de sa famille
Mais ne brûlons pas les étapes et suivons-le, de La Havane (Cuba) où il réside depuis 1928 à Kerchum (Idaho, USA) où il décède, en passant par l’Espagne et ses corridas renommées
Américain de naissance (en 1899), Cubain de coeur, « Ernie » vit aux côtés de Mary Welsh, sa dernière épouse, dans la célèbre Finca Vigia – sa villa près de La Havane. Nous sommes en juillet 1960,. L »écrivain vit de pannes d’inspiration et …autres, de sautes d’humeur, d’alcool et d’hallucinations: il se croit constamment traqué par les agents du FBI ( NDLR ce qui sera vrai pour une part)
C’est dire comme il met à l’épreuve la patience et l’amour que lui porte « Kitner » ( Mary), au point que deux séjours en hôpital psychiatrique sembleront nécessaires, assortis de séances barbares d’électrochocs.
Focalisant sa connaissance de l’écrivain, de son oeuvre, sur le goulot pathétique de sa fin de vie, Gérard de Cortanze aborde un point de vue assez inédit de la biographie du grand écrivain.
A Elter
Il ne rêvait plus que de paysages et de lions au bord de la mer: Les derniers jours d’Ernest Hemingway, Gérard de Cortanze, roman, Ed. Albin Michel, septembre 2024, 316 pp