» Les coquillettes, les fruits et légumes, le thé, le miel que je mange encore, sont les madeleines de mon enfance, ils ont le parfum d’antan et d’une famille pas comme les autres. En vérité, tous les gosses peuvent saisir les chances qu’on leur donne. Moi, ce fut ce capital et cette obsession de la santé qui m’ont permis de m’accrocher et durer malgré mes faibles capacités. »
S’il n’a jamais « fait son âge » , et affiche à 76 printemps une silhouette, un allant et une activité de jeune premier, Michel Drucker nous rappelle que ce résultat enviable est le fruit de toute une vie de combat.
Pratique du sport – la petite Reine- hygiène de vie, sobriété, frugalité – avec une prédilection pour l’endive, (notre chicon belge), le pamplemousse, l’asperge blanche, …un goût prononcé pour la nourriture qu’on sert à l’hôpital – participent de sa victoire contre les méfaits de l’âge. Le célèbre animateur entend partager avec nous, lecteurs, ses recettes de longévité – mais surtout de « bien vieillir » – en un allègre cocktail (-santé!) de conseils avisés, souvenirs, hommages à ses famille, amis , d’hypocondrie parfaitement assumée et de savoureuse autodérision
L’ombre tutélaire de Charles Aznavour, son « mentor », encore vivant lors de l’écriture du récit, parcourt les pages, accompagnée de celle de Johnny (Halliday) dont la disparition en décembre 2017 reste un choc majeur :
« Ce 6 décembre 2017, j’ai la sensation que mon monde à moi aussi vient de s’achever. »
Les compléments alimentaires prônés par Jeannie Longo, les rencontres avec le « bon docteur Michel Allard », expert ès centenaires , la passion du métier, du public, de l’aviation, l’amour porté aux siens- nombreux – … pallient la progression de l’âge, les aléas d’une vie qu’il aime et qui le lui rend bien.
Il faut du temps pour rester jeune. Il en faut autant pour devenir heureusement vieux.
Merci, Michel Drucker, de prendre le temps de nous partager vos secrets, vos doutes, en une confiance fameusement pétrie de bienveillance
Apolline Elter
Il faut du temps pour rester jeune, Michel Drucker, avec la collaboration de Jean-François Kervéan, récit, Ed. Laffont, oct.2018, 286 pp