Au cœur du roman, la lettre d’amour de Billy à Chrissie, lui signifiant qu’il veut l’épouser et reconnaître l’enfant dont elle est enceinte.
La missive est datée du 4 septembre 1939, elle ne parvient jamais à sa destinataire, conforte son sentiment d’abandon, conditionne son destin.
Retrouvée quelque trente-cinq ans plus tard, par Tina, une jeune femme battue par Rick, son mari, pervers et alcoolique, la lettre va sceller le destin de cette dernière de façon assez surprenante.
S’il adopte volontiers l’allure d’un conte, constitué de personnages aux caractères tranchés – et verse par moments dans les romans à l’eau de rose – ce premier roman jouit d’une intrigue bien ficelée -le lecteur a du mal à s’en décrocher – et présente le portrait fouillé, intéressant de la dépendance affective d’une épouse battue.
Quelques éléments de l’intrigue: l’accouchement de Chrissie dans un couvent lugubre sis près de Tipperary et l’adoption forcée de son garçonnet par un couple américain, évoquent singulièrement l’expérience de vie au cœur du récit-enquête Philomena, écrit par le journaliste Martin Sixmith (tard; française, 2014, Presses de la Cité)
Publié d’abord en auto-édition, le roman connaît grand succès auprès du public anglais.
Il était une lettre, Kathryn Hugues, roman traduit de l’anglais par Pascale Haas, Ed. Calmann-Lévy, février 2016, 368 p
Commentaires récents