Depuis la mi-juillet, votre blog préféré a honoré la mémoire d’Emile Verhaeren (1855-1916) consacrant à ses vie, écrits et correspondance, un billet hebdomadaire (Mar-dites-moi, Emile Verhaeren) .
Il est temps de prendre congé en ce week-end tristement anniversaire – centenaire du décès accidentel, en pleine guerre, du poète.
Je vous invite à (re)lire l’excellente biographie que lui consacrait , voici dix ans, Vincent Leroy et reproduis à votre intention la recension de l’ouvrage opérée, sur ce blog, en 2010
Publiée en 2006, cette biographie d’Emile Verhaeren est particulièrement agréable à découvrir: le style clair et concis qui parcourt les 108 pages de l’ouvrage donne envie de le lire d’une traite. Je ne m’en suis pas privée.
Né en 1855, au sein d’une famille aisée, le jeune avocat aura rapidement la liberté financière de se consacrer à sa seule plume: il commence sa carrière dans la revue La Jeune Belgique, collabore au « Cercle des XX » – nous l’évoquions en parlant de James Ensor (voir billet de dimanche 3 janvier), avant de rejoindre la revue progressiste La Wallonie, fondée par Albert Mockel.
Ami de Georges Rodenbach, Camille Lemonnier , James Ensor – auquel il consacre une monographie – Stéphane Mallarmé, Stefan Zweig, du peintre Théo Van Rysselberghe (qui signe le tableau de couverture de l’ouvrage), socialiste de convictions, le poète sera également hautement estimé par le Roi Albert : « Les oeuvres d’Emile Verhaeren ont magnifiquement glorifié le sol natal. Poète vraiment belge par la puissante expression de nos forces ataviques et des caractères de notre race, n’est-il pas en même temps un poète mondial célébrant la vie humaine dans ses manifestations les plus ardentes? «
Patriote ardent, il mènera sur le front verbal sa participation à la Première Guerre Mondiale, regrettant que l’âge l’éloigne du combat:
» Ce n’est qu’un bout de sol étroit
Mais qui renferme et sa Reine et son Roi
Et l’amour condensé d’un peuple qui les aime
Le Nord a beau y déchaîner le froid qui gerce et qui mord.
Il est brûlant ce sol suprême«
(Lambeau de Patrie)
Glissé sous les roues d’un train le poète ne survivra pas à l’amputation de ses deux jambes, brisant de sa mort, le couple heureux qu’il formait avec Marthe Massin.
La dernière partie de l’ouvrage de Vincent Leroy évoque les manifestations consacrées à la mémoire de l’écrivain et particulièrement celles qui célébrèrent, en 2005, le 150 e anniversaire de sa naissance.
» J’espère de tout coeur que toutes ces festivités, expositions, émissions de télévision et articles de presse rendront les Belges plus fiers de leur pays. Petite par la taille, la Belgique possède un remarquable patrimoine architectural, une vie associative très importante, de très nombreux talents notamment dans les arts plastiques et la littérature (dont Emile Verhaeren) et un folklore désormais soutenu par l’Unesco«
J’espère, quant à moi, que les élèves de Vincent Leroy et de nombreux lecteurs auront l’appétit de mieux connaître Emile Verhaeren et la joie de savourer la qualité du travail accompli.
Apolline Elter
Le poète belge Emile Verhaeren, biographie, Vincent Leroy, Editions Azimuts, février 2006, 108 pp, 8 €
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