» Retrouver de vieux textes c’est comme se retrouver soi-même et ces retrouvailles sont toujours émouvantes. »
Au départ d’une photo datant des années ’70 et de chroniques écrites vingt ans plus tard, l’écrivain d’origine chilienne, se penche avec lucidité, humour, honnêteté, un zeste d’ironie …sur les notes consignées dans son carnet moleskine, en ces années ’90 qui signèrent la fin de la dictature d’Augusto Pinochet et de son exil d’ancien militant communiste.
Constitué d’une vingtaine de chroniques, le recueil de Luis Sepulvada a la chaleur d’une conversation, de confidences de coin du feu. L’écrivain y trace la rencontre sur quai de gare avec son éditrice et amie, Anne Métailié, la genèse du fabuleux Vieux qui lisait des romans d’amour, les détails de l’invention extraordinaire d’une couche culotte destinée à repeupler les forêts, l’attaque à la main bénite d’un distributeur de billets indélicat, ..mêlant aux enseignements d’un temps révolu les observations du temps présent.
« Je n’ai jamais eu peur de la vieillesse car la vie m’a donné l’opportunité de rencontrer des vieux formidables. Des hommes et des femmes qui ont porté ou qui portent leurs rides, leurs cheveux blancs, leur lenteur apparente avec orgueil, avec joie, et, maintenant que j’ai soixante ans, je me prépare à suivre leur exemple. »
Un recueil qui allie la force narrative à l’apaisement de la sagesse.
Apolline Elter
Histoires d’ici et d’ailleurs, Luis Sepulveda, chroniques, traduite de l’espagnol (chilien) par Bertille Hausbert, éd. Métailié, mai 2011, 160pp, 17 €
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