Le spectacle commence de façon assez banale: François Morel chante.
La voix est belle, il est vrai. Mais enfin…
Mentalement, vous vous demandez comment vous allez justifier le choix du spectacle à tout le groupe que vous avez entraîné au théâtre.
"Mais oui, François Morel, l’acteur, l’humoriste, le truculent chroniqueur du Fou du Roi. Venez, vous ne le regretterez pas. .."
Pas possible, il n’est pas en forme.
Tout à coup, tout s’éclaire : il l’a fait exprès. L’horrible mystificateur.
Et le spectacle décolle. Le rire, poli, devient franc, devient fou, devient fou rire…
Une heure et quinze minutes de bonheur, de scènes truculentes, de joutes orales avec son Wagner – Reinhardt Wagner, ça ne s’invente pas – de pianiste, qu’il traumatise à l’envi. Le sadique.
Les rythmes et les registres s’enchaînent : Juliette, Vincent Delerm, un peu de Montand, de Reggiani, de Jean Ferrat – il en a la voix – Benabar, …. ponctués de changements de vestes incessants, une vraie garde-robe.
Le public ne le lâche plus : les applaudissements, les rappels, … prolongent cette magnifique symbiose.
Un spectacle de qualité.
Apolline Elter
En ce moment, au Théâtre Royal de Namur.
Qualité et grand art alternant émotion et fou-rires.
Chapeau bas.