A ce jour, seize femmes figurent parmi les attributaires du Prix Nobel de la Paix
Un prix instauré par disposition testamentaire du célèbre Alfred Nobel (1833-1896), décerné pour la première fois, en 1901, au Suisse Henri Dunant, fondateur de la Croix-Rouge.
Sa vocation pacifique se double d’une promotion des droits de l’Homme, de l’aide humanitaire et de la liberté.
La première attributaire de cette distinction suprême est une aristocrate austro-hongroise, la baronne Bertha von Suttner, amie d’Alfred Nobel et surtout vice-Présidente du Bureau international de la Paix. Elle se le voit attribuer le 10 décembre 1905, pour la cinquième édition du Prix, le recevra à Oslo. Notons que traditionnellement le PNP est remis à Oslo et non Stockholm. Les villes étant réunies sous une même couronne avant 1905, il fut décidé qu’elle se partageraient la cérémonies de remises, Oslo pour la paix, Stockholm pour les autres distinctions. Il en va toujours ainsi aujourd’hui.
Quinze autres femmes se verront décerner le Prix dont la bienheureuse Mère Térésa en 1979.
S.A.R La Princesse Esmeralda de Belgique s’est penchée sur les portraits et parcours de dix d’entre elles, encore en vie et en activité, les a rencontrées pour la plupart, en Irlande, à Londres, Paris, Rangoun, Bruxelles, … et consigne en un récit alerte, structuré et passionnant leurs parcours respectifs et le fruit de chaleureuses conversations.
La journaliste était l’invitée du déjeuner littéraire de L’Eventail, ce vendredi 5 décembre, au B 19. J’eus le privilège – et le bonheur – de m’entretenir avec elle, devant une salle plus que comble et… comblée. Je vous invite à découvrir le reportage-photo de l’événement dans une prochaine édition de notre magazine.
Vif, interactif et enjoué, le dialogue révéla, une nouvelle fois, la gentillesse innée de la Princesse, un parler franc, direct et plein de tact, une simplicté, royale.
Surprise par le faible nombre d’attributaires féminines du prix, S.A.R La Princesse Esmeralda décide de creuser les raisons de cette « apparente discrimination à l’égard des femmes » et surtout les dénominateurs communs aux combats de ces personnalités exceptionnelles.
Elle rencontre de la sorte les Irlandaises, Mairead Corrigan et Betty Williams (PNP 1976) qui jugulèrent la violence en Irlande du Nord , la célèbre opposante birmane, Aung San Suu Kyi ( PNP 1991), assignée à résidence forcée pendant 15 années, la Guatémaltèque, Rigoberta Menchu (PNP 1992), fervente militante d’une justice sociale et ethno-culturelle, qui dénonça le génocide maya, l’Américaine Jody Williams (PNP 1997), ardente éliminatrice des mines antipersonnelles, la juge iranienne Shirin Ebadi, (PNP 2003), défenderesse des droits de la femme et des enfants, ainsi que les Libériennes, Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee et la Yéménite Tawwakul Karman, conjointes attributaires du Prix Nobel de la Paix 2011, « Pour leur lutte non-violente pour la sécurité des femmes et leurs droits à une participation entière dans la construction de la paix ».
Professionnelle jusqu’au bout de sa plume, la journaliste adjoindra un dixième chapitre à son opus, consacrant la toute récente attribution du prix à la très jeune Pakistanaise, Malala Yousafzai,
Consacrés à chacune des dix attributaires, les chapitres se concluent d’une claire synthèse du parcours historico-politico-sociologique du pays concerné.
Une approche humaine, tonique, captivante, du rôle des femmes dans le processus de la Paix.
Une publication majeure de cette fin d’année
Je vous en conseille instamment la lecture.
Apolline Elter
Femmes Prix Nobel de la Paix, Esmeralda de Belgique, essai, Ed. Avant-Propos, novembre 2014, 192 pp
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