« Le monde est une falaise sans forme, sans loi. Sans le ciel ni la terre. Sans porche ni montants. Une cathédrale rendue à l’état liquide où la planéité se confond avec la profondeur.L’immanence avec la transcendance. Émergent des reliques fleuries, à moins qu’il ne s’agisse de chapelets d’embryons stellaires. Toutes les figures s’y retrouvent comme des fantômes. Nos morts et nos naissances. »
Fasciné par Claude Monet – et toute la mouvance qui gravite autour de lui – le narrateur, un jeune Normand recueilli chez son oncle, à Etretat, amorce le récit, fresque grandiose de soixante années fécondes en événements majeurs, de 1868 à 1927 . A la grande Histoire – dont l’auteur rend compte avec une précision remarquable – se mêle la saga familiale, romanesque et vivante du narrateur.
Et le lecteur de savourer, en toute aménité, les rencontres et évocations de Manet, Monet, Degas, Courbet, Cézanne, Boudin, Ingres, les soeurs Morisot Durand-Ruel , Hugo, Proust, Camondo… tandis que défilent la guerre de Prusse, la Commune, l’incendie du Bazar de la Charité, la Grande Guerre… et le fruit d’une érudition édifiante
A Elter
Falaise des fous, Patrick Grainville, roman, Ed. Seuil, janvier 2018, 644 pp
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