« De mon enfance, je n’ai aucun souvenir heureux. Je ne veux pas dire que jamais, durant ses années, je n’ai éprouvé de sentiment de bonheur ou de joie. Simplement la souffrance est totalitaire: tout ce qui n’entre pas dans le système, elle le fait disparaître »
PLus qu’un roman, c’est un récit. Plus que récit d’une homosexualité peu à peu assumée, c’est le témoignage d’une réalité sociologique, de la violence qu’engendre parfois la misère face à la différence.
Edouard Louis, de son vrai nom, « Eddy Bellegueule » est né, il y a 21 ans, dans un village ouvrier du Nord de la France. Le chômage y sévit en maître. L’étroitesse d’esprit, aussi. Il découvre assez tôt sa propension à la féminité, la violence verbale – insultes – et physique – crachats et agression – que son identité inspire.
Témoignage sur une réalité sociologique assez glauque qu’il s’efforce de comprendre, de « restituer » le plus fidèlement possible, le récit d’Edouard Louis est aussi celui de son affranchissement social.
On ne peut que lui souhaiter d’ « En finir avec Eddy Bellegueule. »
AE
« En finir avec Eddy Bellegueule, Edouard Louis, roman, Ed. du Seuil, janvier 2014, 220 pp
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