Dans la famille Nothomb, je demande la soeur.
Joyeusement portée sur le devant de la scène par Amélie, Le Livre des soeurs ( Ed. Albin Michel, août 2022, chronique sur votre site préféré) et l’affection immense qui les unit, Juliette Nothomb est écrivaine à part entière.
En témoigne cet essai en tant de points passionnants qu’il s’est vu jalonné d’un arc-en-ciel de Post-it
« Aujourd’hui, on peut se demander plus généralement quelle est la place du cheval dans notre civilisation hyperconnectée, médiatisée, mécanisée, où les avancées technologiques sont d’une rapidité exponentielle. Toujours présent dans notre imaginaire, il ne relève cependant plus du besoin mais du seul désir. «
La passion du cheval, Juliette la contracte tandis qu’elle a 8 ans, qu’elle vit au Japon et se voit offrir par sa grand-mère maternelle, sa première leçon d’équitation.
Mais la carrière diplomatique de son père – Patrick Nothomb – l’arrache à la féerie première, pour gagner Pékin et une Chine hostile à la pratique de l’équitation.
C’est la période du « manque »
Le choc n’en est que plus grand quand la famille s’installe à New York permettant à la jeune fille d’apprendre la monte anglaise
Epousant l’enfance, l’adolescence de Juliette Nothomb, ses découvertes progressives, affectives et passionnées, l’essai se révèle une mine en matière de terminologie, généalogie, histoire de l’évolution du cheval à travers les régions et les temps, pratique de l’équitation, son apport psychologique.
En bonne philologue romane,- à l’instar de sa cadette – l’auteure la ponctue de références étymologiques, livresques, culturelles et cinématographiques.
La journaliste culinaire qu’elle est ensuite devenue se fend de considérations sur la gastronomie du cheval
Un hommage enjoué, alerte et captivant aux quelque vingt chevaux que l’essayiste a côtoyés
Apolline Elter
Eloge du cheval, Juliette Nothomb, essai, Ed. Albin Michel, septembre 2022, 200pp