» Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé« La sentence pascalienne est connue de tous. Rien d’étonnant que Gilbert Sinoué fît de la reine d’Egypte, une invitée-phare de son nouveau recueil. Un recueil qui fleure bon l’Orient et le destin de femmes d’exception.
» En vérité, Cléopâtre a effectivement changé César. Mais en le poussant à revendiquer l’héritage d’Alexandre le Grand, et en lui révélant le prestige des monarchies de droit divin. Elle l’a rendu trop grand pour la République. »
D’Hatshepsout l’énigmatique et fascinante pharaonne, morte …diabétique et obèse, Aïcha, la préférée des onze épouses du Prophète Mohammad, à Aimée Dubuc de Rivery, « la sultane martiniquaise, cousine de Joséphine de Beauharnais, Oum Kalsoum, » la quatrième pyramide, célèbre cantatrice, adulée des Egyptiens, Leila Khaled, combattante palestinienne et Hoda Shaarawi, féministe de la première heure, l’écrivain part à la rencontre de l’Histoire, via le destin de douze femmes, séparant finement les faits avérés des nombreuses légendes qui ont entouré ces êtres hors du commun. Leurs biographie et action sont situées dans le contexte historique précis de l’époque. C’est un des attraits de cet opus en tous points passionnants: sous le souffle chaud, coloré et mélodieux de la plume de Gilbert Sinoué, se déploient, parfois, à la manière d’un conte, des hauts faits féminins qui, de la nuit des temps à nos jours, ont marqué leurs époques respectives.
Une lecture recommandée
Apolline Elter
12 femmes d’Orient qui ont changé l’Histoire, Gilbert Sinoué, Pygmalion, avril 2011, 342 pp, 19,9 €
Billet de faveur
AE : Gilbert Sinoué, la collection dont fait partie votre ouvrage vous a prescrit le nombre de douze. La sélection de ces femmes s’est-elle imposée comme une évidence ?
Gilbert Sinoué : La sélection s’est imposée par manque de femmes ! Dans cet Orient machiste, il n’en existe pas beaucoup, hélas, qui ont pu se hisser vers les étoiles. Par conséquent, le choix s’est révélé tristement limité.
AE : Vos portraits sont empreints d’admiration et de sympathie. Le fait que cet ouvrage soit écrit par un homme donne-t-il plus de crédit à ces récits que s’il avait été écrit par une femme? Elle aurait pu être taxée de féministe…
Gilbert Sinoué : Impossible de vous répondre. Je sais seulement que ceux qui, de nos jours encore, viendraient à taxer une femme de « féministe », devraient être placés dans un zoo, derrière une cage.
AE : Avez-vous rencontré – ou été tenté de le faire – Leila Khaled, la seule de ces femmes encore vivante aujourd’hui ?
Gilbert Sinoué : Je n’ai pas eu l’occasion de la rencontrer, mais j’y pense fortement. Cela étant, je tiens à préciser que je n’aurais jamais écrit une ligne sur elle si des innocents avaient trouvé la mort par sa faute ; ce qui aurait pu évidemment se produire étant donné les circonstances.
Bonsoir, merci pour cette proposition. Je m’empresse d’acheter ce livre ..j’aime les hauts faits féminins. Je fais provisions de lectures pour cet été. Bien à vous. PLK