Il est volumineux. Il est amoureux. Il est ..fabuleux.
» Si le théâtre n’est pas mon métier, il est ma vie. »
Croyez-moi, cela se sent.
Journaliste politique, Christophe Barbier n’en est pas moins passionné de la scène depuis son adolescence. Il nous offre – le travail relève du cadeau – pas moins de 1178 pages et des centaines d’entrées classées par ordre alphabétique – dictionnaire oblige – qui nous ouvrent les portraits de monstres sacrés , Gérard Philippe, Marie Dorval, Yvonne Printemps, Raimu, Jean-Louis Barrault dont beaucoup sont gaillardement vivants, Jean Piat, Francis Huster, Jacques Weber, etc…
Il y a des absents, certes : où est passé André Dussolier ? – mon monstre sacré – mais il faut l’admettre: le principe du dictionnaire amoureux est d’opérer une sélection subjective pleinement assumée par l’auteur. Nous aurions mauvaise grâce à traquer les lacunes tant le parcours à travers les principaux théâtres (parisiens), pièces mythiques, termes techniques, galeries de portraits .. procure du plaisir à l’état pur.
Les entrées sont vivantes, engagées – écoutez Christophe Barbier vous parler des oreillettes qu’il exècre, de la perruque, itou, fustiger le cérémonial des saluts et frapper votre esprit et votre mémoire de quelque formule lapidaire du meilleur effet….-
De quelque passage de haute voltige également, tant il est dit qu’en plus d’être intéressant, le dictionnaire est vivant, magistralement rédigé.
Plongeons dans le trou (de mémoire):
« Il est d’ailleurs remarquable qu’une des choses au théâtre dont on se souvient le mieux, c’est des trous de mémoire. (…) Le trou de mémoire dépasse l’entendement, il est une mite à mythe, il perce là où on ne l’attend pas, c’est-à-dire dans les passages les plus fameux. «
Un ouvrage de référence qui trouvera scène de choix au pied du sapin
Apolline Elter
Dictionnaire amoureux du théâtre, Christophe Barbier, essai, Ed. Plon, septembre 2015, 1178 pp
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