C’était un roman fort et -phare de la rentrée d’août. Il paraît ce printemps en version audioliovresque
Plus que temps de vous en faire résumé, ou du moins le tenter..
A l’instar de l’auteurE, Kimia, la narratrice, est née en Iran, au sein d’une famille d’opposants aux régimes successifs du Shah et de Khomeiny – Voilà qui nous rappelle vivement le merveilleux Nous trois ou rien ( un film de Kheiron – chronique sur ce blog) – Elle arrive en France au début des années ’80.
Ca c’est pour les composantes autobiographiques; la narration va prendre son propre envol…
A savoir
Tandis qu’elle patiente dans une salle d’attente de l’hôpital Cochin pour recevoir l’insémination artificielle qui lui permettra de devenir mère, malgré son homosexualité, Kimia Sadr repasse en esprit, tous les événements de sa vie, la généalogie, l’épopée de sa famille, à travers tout le XXe siècle, avec, en filigranes, le spectre de L’EVENEMENT, le drame qui a eu raison de la santé mentale de sa mère Sara.
Les récits s’enchaînent, s’enchâssent, à la manière volubile d’un conte, celui d’un Orient pétri de sons, d’images et de couleurs…..
» L‘Iranien n’aime ni la solitude ni le silence – tout autre bruit que la voix humaine, même le vacarme d’un embouteillage, étant considéré comme silence. Si Robinson Crusoë était iranien, il se laisserait mourir dès son arrivée sur l’île et l’affaire serait réglée.
Cette tendance à bavarder sans fin, à lancer des phrases comme des lassos dans l’air à la rencontre de l’autre, à raconter dcs histoires qui telles des matriochkas ouvrent sur d’autres histoires, est sans doute une façon de s’accommoder d’un destin qui n’a connu qu’invasions et totalitarisme. »
Je ne vous en dis pas davantage, vous engageant vivement à découvrir, entendre, vous immerger en ce roman puissant, cinématographique, qui d’un regard subtilement décalé confronte les mentalités orientale et occidentale, sur fond d’événements historiques.
Apolline Elter
Déoorientale, Négar Djavadi, roman, Ed Liana Levi, août 2016, 352 pp- Ed Audiolib, 22 mars 2017 – texte intégral lu par Lila Tamazit, durée: +/- 11h30
A noter que ce merveilleux roman a été doté du Prix Première 2017, attribué, le jeudi 9 mars, lors de la 47e édition de la Foire du livre de Bruxelles et que Négar Djavadi honorera de sa présence le Festival Passa Porta, qui se déroule en Bruxelles, ce week-end…. Que de bonnes nouvelles
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