On ne sait rien de la mort de François Villon: il s’évapore sans traces laisser, début janvier 1463. En revanche, il est avéré qu’il naît François de Montcorbier, en 1431, dans un quartier populeux de la rive droite parisienne. D’une pauvreté revendiquée, il arpente, dès sa prime enfance ce Paris auquel il restera si attaché.
Placé dès l’âge de raison – entendez sept ans – sous la protection de Maïtre Guillaume de Villon, un ecclésiastique pétri de bienveillance à son égard, il doit à ce « second père » une éducation soignée particulièrement propice à éveiller la vive intelligence tôt décelée en lui.
François Villon obtient de la sorte une prestigieuse maîtrise ès arts en 1452. Mais le jeune homme est de nature rebelle et facétieuse: il interrompt un parcours académique bien entamé pour devenir le « joyeux follastre »‘ que le postérité retiendra de lui.
» La fable fait du poète un petit escroc, vivant au jour le jour, bon mangeur et grand buveur, entouré de compagnons tout aussi décidés que lui à berner le bourgeois. François n’est pas pour rien dans la création de cette imagerie parisienne; il s’est lui-même amusé à se présenter dans ses poèmes comme un « bon follastre. »
Et la fable n’a pas vraiment tort: impliqué dans le célèbre cambriolage de Navarre et quelques autres exploits, notre homme sera soumis à la question – sans façons..- effectuera quelques séjours en prison. Celle de Meung lui sera particulièrement cruelle et le séjour en ses murs transformera sa vision de la vie. Amant transi, victime quelques (rares) fois de méprises, François Villon est banni de Paris, vers le 8 janvier, il ne donnera plus signe de vie
Réalisons l’intense travail d’investigation que l’historienne Sophie Cassagne-Brouquet – elle enseigne l’histoire médiévale à l’université Toulouse- Jean Jaurès – a réalisé pour rédiger cette biographie. On ne peut dès lors qu’en savourer davantage le côté alerte, vivant, singulièrement présent du portrait d’un électron libre, version XVe siècle.Des extraits de ballades, du fameux Testament, ponctuent le propos, lui font judicieux écho.
Une lecture très plaisante
Apolline Elter
« De moi, pauvre, je veux parler » Vie et mort de François Villon, Sophie Cassagne-Brouquet, biographie, Ed. Albin Michel, oct. 2016, 352 pp
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