Notre semaine commence sous l’enseigne du grand Jacques, décédé voici quarante ans, le 9 octobre 1978 – elle se poursuivra sous celle de la petite (de taille) Alexandra David-Néel, née, voici cent cinquante années, le 24 octobre 1868.
Un point commun entre ces deux personnalités hautes en couleurs: celui des rêves et de leurs réalisations. Ils mèneront Jacques au sommet de son art, Alexandra, à ceux de l’Himalaya et du franchissement, en 1924, de la cité interdite de Lhassa ( Tibet) . Il en est d’autres, cela ne fait pas un pli, surtout si l’on se souvient qu’Alexandra fut d’abord chanteuse d’opéra..
Vibrons pour l’heure à celle de Jacques Brel et à la somptueuse biographie qu’Eddy Przybylski lui consacre.
Introduite d’une préface de Serge Lama , de son hommage sensible – Brel a marqué ma vie – à la Trinité Aznavour, Brassens, Brel , l’essai décline, séquentielles, toutes les années de sa vie .
Et ce n’est pas mince affaire que d’extraire la vérité des nombreuses et fracassantes déclarations du poète. Car Jacques aime rêver la réalité, la malaxer, ne fût-ce que pour faire plaisir . C’est ainsi que nombre personnes se retrouveront dans le personnages de « Jef » ou de la femme qui ne peut pas le quitter. Alors pour pallier l’approche très complexe d’un personnage qui ne l’est pas moins, Eddy Przybylski convoque d’innombrables témoignages, familiaux, amicaux, professionnels, … reconstituant avec une chronologie rigoureuse tout son chemin de vie. Une reconstitution qu, affranchie de langue de bois et de tabou, garde le cap d’un vrai et bienveillant hommage.
» Ce qui est étonnant, c’est que cet homme a imposé son ascendant à des femmes de caractère. »
Ce qui est remarquable, c’est que relayé par le travail de ses (vrais) biographes et de la Fondation Jacques Brel (voir notre article de demain) le grand Jacques conserve un charisme intact, fascinant.
Du cinéma « venu à lui », de l’aventure de l’ Homme de la Mancha » , celle des Marquises , du tour du monde en voilier, avorté, avec France Brel, au dernier tour de piste avec Maddly Bamy, … la trop courte vie de cet immense artiste nous est offerte sur un plateau d’une générosité toute brélienne. L’ouvrage est assorti d’un bel album de photos.
Bravo Eddy
Merci Jacky!
Brel- La valse à mille rêves, Eddy Przybylski, biographie, Ed. l’Archipel, septembre 2018, 772 pp