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» Le cheval hennit, s’arrête, il s’impatiente. Il est nerveux, mais Sibylle le pousse à continuer. Il faut continuer, continue, continue, lui murmure-t-elle, comme si elle avait trouvé en elle assez de force pour en donner aux autres, (…) »
Sibylle est quadragénaire, divorcée, velléitaire. Elle est largement passée à côté de ses desseins, ceux de son destin et élève plutôt mal Samuel, un ado, en perte de repères, lui aussi. Ce dernier commet une bêtise et Sibylle comprend l’urgence de se ressaisir, de reprendre les rênes d’une vie qui périclite, d’un dialogue avec son fils, largement passé à la trappe.
Elle l’emmène partant, au Kirghizistan, chevaucher montures, plaines et montagnes – au mépris des dangers – et regagner ces repères, lacunaires pour tous deux. Car c’est de quête identitaire qu’il agit: Sibylle et Samuel doivent d’abord résoudre leur propre rapport à eux-mêmes avant de pouvoir nouer une (nouvelle) relation. Il en va d’un rite conjoint d’initiation.
Porté par une plume sobre, subtile et factuelle, le récit est .. transportant. Facteur d’un nouvel élan de vie.
Apolline Elter
Continuer, Laurent Mauvignier, roman, Ed.de Minuit, août 2016 , 240 pp
[NDLR: Merci à Françoise Lalande, qui lors de l’anti-rentrée littéraire du 15 septembre, au Cercle Chapel – compte rendu sur ce blog – recommanda chaleureusement cette belle lecture ]
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