Jubilatoire. Tel est le mot qui résume le plaisir que Bernard Quiriny a dû éprouver en écrivant les quatorze nouvelles qui composent son recueil, celui que le lecteur ressent en les découvrant.
Des scenarii génialement absurdes, cyniques, farfelus, traités avec une logique implacable, imparable: du Geluck, Nothomb, d’Oultremont, Dahl, Aymé, Borgès, …réunis, mêlés à la sauce d’encre de la plume quirinienne : une femme à la peau d’orange, sensuellement épluchée, un évêque dédoublé, un employé qui a un don d’ubiquité auditive, un groupe d’esthètes fascinés par les marées noires, …et j’en passe. J’ai dégusté ces nouvelles comme des friandises, adhérant à cette « disposition d’esprit commune » dont l’auteur qualifie les familles littéraires.
« C’est le premier traité de musicologie odoriférante », explique-t-il. Les compositeurs y sont classés selon les neuf groupes d’odeurs distingués au XIXe siècle par Zwaardemaker: éthérées, aromatiques, fragrantes, ambrosiaques, alliacées, empyreumatiques, capryliques, répulsives et nauséeuses. » ( p 138)
Des zygomatiques suppliciés,
Un prix Rossel 2008 largement justifié.
Apolline Elter
Contes carnivores, Bernard Quiriny, Seui, mars 2008, 248 pp, 18 €
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