Il fait beaucoup parler de lui, Confiteor, je le confesse, n’a pas suscité la flamme de lecture que j’en attendais..
Certes, le roman est puissant.
Il est aussi exigeant.
« Confiteor défie les lois de la narration pour ordonner un chaos magistral et emplir de musique une cathédrale profane » annonce l’éditeur
N’a pas tort.
Organisé, si l’on peut dire, autour de Vial, un violon exceptionnel construit par Lorenzo Storioni et de son destin à travers les siècles, le roman se trame sur le récit – passablement décousu – d’un de ses dépositaires, Adrià Ardèvol-Bosch, virtuose barcelonais, saisi par la maladie d’Alzheimer.
Tentant de reconstituer l’histoire de sa famille, ses mystères et hontes enfouis, par le biais de Vial, le violon, le narrateur – un « je »doublé régulièrement de l’emploi de la troisième personne- embarque le lecteur dans une expédition aux coeurs du mal radical, de l’Inquisition, du nazisme et de ses camps de concentration, de la dictature espagnole, d’une enfance solitaire et mal-aimée dans la Barcelone des années 50, mais aussi de l’amitié qui le lie à vie à Bernat Plensa, l’amour, à Sara Voltes-Epstein.
» Ce récit est pour toi, pour que tu sois vivante en un lieu, ne serait-ce que dans mon récit. Il n’est pas pour moi, qui n’ai déjà plus de lendemain. »
Confiteor, Jaume Cabré, roman traduit du catalan par Edmond Raillard, Actes Sud, sept. 2013, 782 pp, 26 €
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