Ce n’est pas une biographie du célèbre compositeur mais l’hommage appuyé, solidement argumenté, d’un pianiste interprète, adepte de la première heure.
« (…) j’ai essayé (…)de faire part (…) de l’opinion sensible du musicien interprète amoureux de Debussy que je suis depuis mon enfance. » .
Entré en Debussysme à l’âge de 7 ans par le biais de son professeur de piano – une vieille dame qui me vouvoyait » – et du « Petit berger », un extrait des Children’s Corner Philippe Cassard livre en un essai alerte, bref, envolé, son analyse des oeuvres du compositeur, les instructions du Maître mais aussi sa propre façon de les interprêter ainsi que de nombreux indices biographiques permettant une meilleure compréhension de l’être complexe qu’était Debussy.
Ajoutons à cela des passerelles lancées vers les autres formes d’art (peinture, littérature..) et des comparaisons subtiles et étayées des émotions induites. Un chapitre est consacré à l’évolution graphologique de la signature de Debussy, tandis qu’un autre embrasse sa correspondance:
» Pas un seul compositeur épistolier, et Dieu sait s’il y en a de talentueux et de prolixes – Mozart,
Mendelssohn, Liszt, Chopin, Berlioz, Chabrier, Poulenc -, n’a cette grâce de l’écriture, une seconde nature chez Debussy, revanche éclatante ‘ sur une scolarité à peu près inexistante. »
Nous ne pouvons qu’approuver ces propos
Et vous donner rendez-vous à la rentrée (d’automne) pour aborder le compositeur sous le prisme béni de sa correspondance.
Pour l’heure, nous vous proposons de déguster ce digne hommage à un « Homme musique » décédé voici cent ans, le 25 mars 1918.
Apolline Elter
Claude Debussy, Philippe Cassard, essai, Ed. Actes Sud, février 2018, 160 pp