» La Révolution kamchéenne, sous la direction éminente de Park Jung-wan, poursuit sa marche énergique sur la voie du Muju, et elle remportera indubitablement la victoire finale en dépit de toutes les épreuves et difficultés, tandis que le Kamcha rayonnera dans le monde en tant que patrie du Muju, où toute la nation kamchéenne forte de soixante-douze millions d’âmes jouira d’authentiques libertés et connaîtra une grand prospérité sur son territoire national réunifié«
Le crédo est celui de Park Jung-wan, né, d’une première naissance soviétique, Dmitri Nablovski, tandis qu’il succède à son père, Park Min-hun, « Grand meneur » de Kamcha du Nord.
Profilant, sous le couvert d’un roman et d’une nation imaginaire, la dictature de Kim-Jong-il, « Dirigeant bien aimé » de Corée du Nord, décédé en décembre 2011, Charly Delwart réalise une gigantesque mise en scène cinématographique, faisant des citoyens d’un pays devenu studio, les figurants d’un film aux allures étranges. La caméra se focalise sur la délirante ascension d’un dictateur, volontairement fondu – de dévotion – en l’image de son père.
« Il avait fallu une mesure, un lien avec la réalité dans le travail de constitution du héros, il ne le fallait plus, dépassé. »
Troisième roman de notre concitoyen Charly Delwart, Citoyen Park, explore, sans concession, les tréfonds d’une certaine âme asiatique et d’une dictature pour le moins ..saisissante.
Apolline Elter
Citoyen Park, Charly Delwart, roman, Le Seuil, août 2012, 490 pp, 21 €
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