“ Et puis, ils se retrouvèrent tous sur la plage, comme si rien ne s’était passé, souhaitant que plus rien ne vienne leur rappeler leur vie en équilibre et les mensonges qu’ils avaient posés dessus pareils à de fines couvertures de survie. »
Tandis que le 14 juillet se pointe, avec son feu d’artifice obligé, Delphine et Denis convient, selon une tradition amicale vieille de seize ans, Marie, Nicolas et Lola, en leur maison de vacances de Coutainville (Normandie). Ils seront dix en tout, en ce compris, Jeanne et Alexandre, les enfants, qui ont invité, chacun, un ami. Samuel, dernier compagnon en date de Lola, est soucieux de s’intégrer, malgré son jeune âge, à ce noyau d’amitié sacrée.
Trois jours qui se profilent joyeux, légers et chaleureux comme l’été qui sévit et les bulles d’une amitié nourrie à grands renforts d’apéros et de rituels qui coulent à flots.
Oui, mais voilà. Au pays des quadras et des fringants quinquas, tout se fait crise et remise en question: Delphine et Denis vivent une crise conjugale cruelle et larvée, Marie voit son métier d’actrice sombrement échouer tandis que Nicolas voit resurgir le spectre d’un suicide dont il est peut-être responsable. Lola, quant à elle, est rattrapée par le démon du bébé qu’elle a abandonné voici plus de vingt ans…Et puis, surgit Dimitri, cet ado improbable, qui cristallise sur sa personne, un peu ingrate, les angoisses enfouies de chacun des protagonistes.
Plongée dans la réalité intérieure de couples à qui la vie semble radieuse, le roman de Véronique Olmi constitue une belle fresque d’introspection, psychologique, sociologique, un arrêt – menaçant – finement négocié sur tranche de vie, qui se joue sur trois jours, le temps d’un week-end estival en Normandie…
Apolline Elter
Cet été-là, Véronique Olmi, roman, Grasset, décembre 2010, 284 pp, 18 €
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